Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Voler les plans secrets du QG des services secrets australiens (ASIO), voilà qui pourrait nourrir le scénario d’un futur James Bond. Les faits sont pourtant bien réels, à en croire les enquêteurs de la chaîne ABC. Plan des étages, local des serveurs informatiques, jusqu’aux câbles censés assurer la communication de l’énorme bâtiment, tout a été aspiré/copié par un serveur chinois, selon la chaîne publique australienne qui ne précise pas la date de ce vol informatique. Ces révélations sont « inexactes », a estimé cet après-midi le Premier ministre australien, Julia Gillard, sans pour autant démentir formellement les faits eux-mêmes.
Alliée de longue date des Etats-Unis, l’Australie ne veut pas se brouiller avec la Chine, qui est son premier partenaire commercial. Ces informations de presse n’affecteront pas les relations avec les autorités chinoises, a également fait savoir le ministre australien des Affaires étrangères. Un message entendu à Pékin où le porte-parole de la diplomatie chinoise évoque de son côté des « accusations sans fondement » et renvoie à l’absence de preuve : « Sachant que ces attaques sont techniquement intraçables, il est difficile de trouver leur origine, a affirmé Hong Lei. Je ne sais pas d’où les médias, auteurs de ces affirmations, tirent leurs preuves ». La réponse est d’ailleurs valable pour l’autre accusation du jour, cette fois en provenance des Etats-Unis. Des pirates chinois auraient pu mettre la main sur les plans de systèmes anti-missiles, d’avions de combats, de drones et de navire de guerre, estime leWashington Post. Les plans de l’avion F/A-18, de l’hélicoptère Blackhawk et surtout du F-35 Joint Strike Fighter auraient été ainsi compromis. Là aussi, cela pourrait tout à fait figurer dans un prochain James Bond ; là encore l’origine des cyber-attaques sera difficile à établir.