Viol d’une fillette en Inde: les manifestants réclament des sanctions contre la police

En Inde, la police a arrêté un deuxième suspect après l'enlèvement et le viol d'une fillette de cinq ans à New Delhi. Un fait divers qui a fait descendre dans la rue des habitants révoltés. La jeune victime est toujours hospitalisée près d'une semaine après les faits. Un drame qui a relancé la polémique sur la gestion calamiteuse des affaires d'agressions sexuelles par les forces de l'ordre.

Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard

Des manifestants en colère scandant des slogans contre les autorités et dénonçant les violences faites aux femmes, la scène désormais récurrente dans les rues de New Delhi depuis le viol collectif qui a coûté la vie à une jeune étudiante de 23 ans, en décembre dernier.

Cette fois, c’est la police qui est la première visée. Elle est accusée d’avoir dissuadé les parents de la victime de porter plainte. Cette dernière, âgée de cinq ans, aurait été violée pendant 48 heures par deux suspects qui ont été arrêtés ces derniers jours. « Il faut des sanctions fermes contre le chef de la police et les responsables du poste de police en question », s’insurge une manifestatnte.

Le chef de la police, Neeraj Kumar, a affirmé de son côté qu’il n’avait aucune intention de démissionner. Il a également affirmé que les policiers reconnus coupables d’avoir voulu acheter le silence de la famille seraient durement sanctionnés, ajoutant qu’il était globalement fier du travail de ses hommes dans la capitale.

Des paroles qui ne convaincront sans doute pas les manifestants nombreux à dénoncer l’attitude rétrograde des policiers dans les affaires de violences sexuelles. « Il y a une sorte de complaisance, de suffisance, mais surtout une attitude patriarcale très répandue dans les cas de violences sexuelles », estime une femme dans le cortège.

« Quand il s'agit des pauvres, des personnes de basse caste, c'est très difficile de porter plainte. La police reste une institution très féodale », déplore une autre femme. Près de 400 viols ont été recensés rien qu’à New Delhi depuis le début de l’année.
 

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