A l'exception des deux gouvernements, personne ne savait que trois ressortissants français avaient été arrêtés le 28 mai 2012, au Baloutchistan, une province du sud-ouest pakistanais.
Ils avaient été interpellés en compagnie d'un quatrième Français, dont Islamabad et Paris se féliciteront le mois suivant de la neutralisation. Et pour cause : l'homme en question, Naamen Meziche, la quarantaine, est considéré par les deux pays comme un « cadre important » d'al-Qaïda, qui serait lié à la cellule dite de Hambourg impliquée dans les attentats antiaméricains du 11 septembre 2001.
Pas un mot en revanche des trois autres Français. Plus jeunes, ils ont 27, 29 et 30 ans. Tous sont domiciliés dans la région d'Orléans, au sud-ouest de Paris. Inconnus des services de sécurité, ils avaient quitté l'Hexagone au mois de janvier, partis pour la Mecque, avaient-ils dit alors à leurs familles.
Arrêtés donc quatre mois plus tard au Pakistan et placés au secret jusqu'à ce retour en France où ils sont soupçonnés d'avoir voulu combattre auprès des talibans afghans.
Mais les services secrets français attendent surtout l'expulsion de Naamen Meziche, également promise par le Pakistan.