Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La Corée du Nord continue son escalade verbale. Le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré : « Etant donné que les Etats-Unis sont sur le point de déclencher une guerre nucléaire, nous exercerons notre droit à une attaque nucléaire préventive contre le quartier général de l’agresseur ».
Pyongyang ne dispose pas d’un lanceur lui permettant d’atteindre le territoire américain, mais le régime multiplie quand même les menaces. La Corée du Nord a aussi promis de noyer Séoul et Washington sous « des océans de flammes » et d’annuler l’armistice qui a mis fin à la guerre de Corée. Mercredi 6 mars, la Corée du Sud s’est déclarée prête à des frappes de représailles contre le commandement du Nord en cas d’attaque.
En brandissant ses prétendues capacités de dissuasion atomique, la Corée du Nord veut en fait se faire reconnaître comme puissance nucléaire légitime. Elle montre qu’elle ne renoncera pas à ses bombes. Ce qui n'a pas empêcher le Conseil de sécurité de l’ONU de voter de nouvelles sanctions. Celles-ci sont même soutenues par la Chine, le dernier allié d’un régime nord-coréen qui se trouve de plus en plus isolé.
La Corée du Sud craint des affrontements limités
Les Sud-Coréens sont habitués à la rhétorique hargneuse du Nord et ont réagi avec calme. Ils savent aussi que toute attaque de grande ampleur de la part du régime serait suicidaire. Mais Séoul craint tout de même des affrontements militaires limités, comme le bombardement de l’île sud-coréenne de Yeonpyeong en 2010.
Un porte-parole du Sud a donc averti Pyongyang en affirmant que « si la Corée du Nord [nous] attaque avec l’arme nucléaire, ce sera la fin du régime de Kim Jung-un ».
Park Geun-hye, la nouvelle présidente sud-coréenne, entrée en fonction la semaine dernière, veut afficher sa détermination face à cette mise à l’épreuve. Elle a convoqué la première réunion de ses responsables de la défense de son nouveau mandat.