Amnesty International dénonce l’extension d’un camp de concentration en Corée du Nord

La Corée du Nord a étendu l’un de ses camps de concentration : c’est du moins ce qu’affirme l’ONG internationale de défense des droits de l’Homme, Amnesty International, dans un nouveau rapport publié ce jeudi 7 mars. Le régime de Pyongyang continue de nier l’existence de son système concentrationnaire, qualifié d’invention de ses ennemis. Mais le recours aux images satellites et aux témoignages de réfugiés rendent ces dénégations de moins en moins crédibles.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

La Corée du Nord a agrandi son tristement célèbre camp 14. Alors que le régime de Kim Jong-un interdit toute enquête sur le terrain, Amnesty International étaye ses accusations en s’appuyant sur des photos prises par satellite.

Celles-ci montrent qu’au cours des sept dernières années, de nouveaux miradors, barbelés et postes de contrôle sont apparus à proximité du camp 14, dans la vallée de Choma-bong, à 70 km de la capitale, Pyongyang. Ce nouvel espace fermé d’environ 20 km² inclut un village de civils.

Amnesty s’inquiète et estime que la frontière entre les camps de travail et les populations qui les entourent est devenue plus floue. Ses photos suggèrent aussi une augmentation de l’activité minière dans le camp.

Selon l’ONG, plus de 100 000 personnes, enfants inclus, sont prisonnières du goulag nord-coréen. Les rares détenus qui ont réussi à s’évader ont raconté avoir subi des brutalités, la torture, la malnutrition et le travail forcé. Les exécutions publiques y seraient également fréquentes. Amnesty International a appelé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à établir une commission d’enquête.

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