Avec notre correspondante à Singapour, Carrie Nooten
Ce sont les jets qui ont d’abord bombardé les environs du camp des rebelles philippins partisans du sultan de Sulu, puis les tanks acheminés hier jusqu'à Bornéo, ont pris le relais, pilonnant les plantations. Autour de Lahad Datu, bourgade d’habitude plutôt calme, les magasins ont fermé, les habitants ont commencé à fuir.
Impossible de dénombrer pour l’instant les dommages, ni de savoir combien de temps dureront les affrontements. Les quelque 200 rebelles ont toujours dit qu’ils ne négocieraient pas, et côté malaisien, le gouvernement, pressé par l’opinion publique, dans un contexte électoral tendu, a finalement choisi l’offensive. De la légitime défense après trois semaines de tentative de négociation selon le ministre du Commerce et de l’Industrie malaisien, Sri Mustapa Mohamed : « Nous avons été patients, avons étendu les délais plusieurs fois, nous avons été à l’écoute et gentils avec eux, mais il s’agit d’intégrité territoriale, de souveraineté nationale. Il n’y aura pas de compromis ».
Le ministre du Commerce a beau assuré que les répercussions des frappes de ce mardi matin seront minimes, dans les raffineries de gaz et de pétrole de la région, on commence à s’inquiéter. Kuala Lumpur est pour l’instant soutenu par le président Philippin Benigno Aquino, qui réclame lui aussi aux rebelles de déposer les armes et de rentrer au pays. Mais dans la région, on craint que l’épisode ne s’envenime et se cristallise autour de cette frontière. Comme c’est souvent le cas de ces frontières floues décidées lors de la décolonisation en Asie.