Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Il est rare que l’Armée populaire de libération réagisse directement aux révélations publiées dans la presse étrangère. C’est bien pourtant ce que vient de faire le porte-parole du ministère de la Défense. « Les sites de l’armée chinoise ont été attaqués en moyenne 144 000 fois par mois en 2012 », affirme Geng Yansheng. Et ces attaques provenaient à 62,9 % d’adresses IP basées aux Etats-Unis.
Ce n’est pas la première fois que la Chine se dit ainsi victime des cyberpirates de l’étranger. A chaque fois que des hackers soupçonnés d’appartenir à des structures de l’armée chinoise sont pointés du doigt, le ministère des Affaires étrangères se charge de prendre la défense du ministère de la Défense.
C’était déjà le cas la semaine dernière, suite à la publication du rapport de la société américaine Mandiant accusant l’Armée du peuple d’abriter un nid de cyberespions dans le district de Pudong à Shanghai.
Les chiffres proviennent du Centre national de coordination des interventions d’urgence en matière de sécurité informatique (CNCERT). A en croire les experts chinois, ces attaques américaines auraient même encore augmenté. Selon un rapport du CNCERT cité par l’agence Chine Nouvelle, en 2011, 22, 9 % seulement des cyberattaques sur le sol chinois avaient ainsi pour origine des serveurs basés aux Etats-Unis.
Pour la première fois, le ministère de la Défense se dit donc aujourd’hui directement victime des attaques. Selon les autorités chinoises, la cyberguerre Pékin-Washington a donc bel et bien commencé.