Depuis le début du mois, les manifestations sont quotidiennes au Bangladesh. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se retrouvent chaque jour sur la place Shahbag, au centre de Dacca, pour demander l'interdiction du plus grand parti islamiste du pays - le Jamaat-e-Islami. Ils réclament aussi la peine de mort pour un responsable fondamentaliste au pouvoir durant la sanglante guerre d'indépendance en 1971, lorsque le Bangladesh a fait sécession avec le Pakistan.
La campagne a débuté il y a deux semaines après la condamnation a perpétuité d'un des leaders de ce parti islamiste, une peine jugée trop clémente aux yeux des contestataires. La situation est devenue particulièrement tendue avec la tenue de contre-manifestations organisées par les partisans du Jammat-e-Islami.
Ce vendredi ce sont les franges les plus radicales de ce parti qui sont descendues dans les rues de Palashbari, dans le nord-ouest, pour exiger la tête de blogueurs qu'ils accusent de blasphème. Il y a tout juste une semaine, un blogueur qui dénonçait l'intégrisme islamiste a été décapité chez lui en plein centre de la capitale. Un crime qui laisse présager d'une radicalisation politique et religieuse au Bangladesh. L'escalade ne semble pas près de s'atténuer.