Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Autant que les propos, une photo et une série de petits gestes sont aujourd’hui mis en avant par la presse chinoise. Il y a d’abord cette image d’Yukio Hatoyama, les mains jointes devant les noms gravés dans le marbre des 300 000 victimes qu’aurait fait l’occupation japonaise à Nankin. Les quotidiens relèvent également l’écoute, qualifiée de « sérieuse », de l’ancien Premier ministre lors de la visite dans le musée du mémorial. On note enfin, qu’au moment de la signature, M. Hatoyama a remplacé l’un des caractères de son nom en chinois, par celui signifiant « l’amitié » entre les deux pays.
« Il faut tendre la main aux Japonais sympathiques », dit ce vendredi matin le quotidien nationaliste Huanqiu Shibao. Yukio Hatoyama est le troisième Premier ministre nippon à se rendre au mémorial de Nankin. C’est lui aussi qui avait réalisé ce tour de force en 2010 : organiser en moins d’une semaine une rencontre entre l’empereur du Japon et le prochain président chinois Xi Jinping, ce qui avait d’ailleurs froissé à l’époque l’agence impériale nippone.
Ce geste a été effectué à titre privé, il s’inscrit néanmoins dans le cadre des efforts menés par les deux pays pour tenter de sortir de la crise. Le Japon veut améliorer ses relations avec Pékin, déclarait ainsi au lendemain de noël, le nouveau chef de la diplomatie nippone, Fumio Kishida. Jia Qinglin, le président de la Conférence consultative politique du peuple chinois, a de son côté appelé jeudi à un dialogue renforcé avec le Japon en réponse au geste de l’ancien Premier ministre nippon.
Une attitude beaucoup moins bien perçue il faut le dire par les internautes japonais. « Au vu des réactions dans son pays, M. Hatoyama ferait mieux de rester chez nous », plaisantait ce matin le web chinois.