Afghanistan: deux nouvelles attaques perpétrées par des policiers afghans

Deux attaques ont été perpétrées ce lundi 24 décembre en Afghanistan par des policiers afghans. L'une a été commise par le chef d’un commissariat dans la province de Jawzjan, dans le nord du pays, qui a tué cinq de ses collègues. L'autre par une femme en uniforme de policière, qui a abattu un conseiller civil de l’Otan au quartier général de la police en plein cœur de Kaboul.

C’est le dernier épisode en date d’une série de tirs fratricides au sein des forces afghanes. Ce lundi 24 décembre, le chef d’un commissariat de police dans la province de Jawazan a tué par balles cinq de ses collègues, membres de la police locale afghane (ALP), une unité de proximité créée en 2010 et formée par l’armée américaine. L’auteur de l’attaque a ensuite pris la fuite, probablement pour rejoindre les talibans, estime un responsable de la police.

Par ailleurs, un peu plus tôt dans la journée, une femme en uniforme de policière afghane a abattu un conseiller civil de l’Otan à l’intérieur du quartier général de la police à Kaboul. Elle a ensuite tenté de s’échapper, avant d’être rattrapée par un policier afghan. « J’ai entendu des tirs et j’ai vu cette femme vêtue de l’uniforme de la police qui tirait en l’air en courant avec son fusil. Je l’ai poursuivie et ai sauté sur elle. J’ai mis mon fusil sur sa tempe et je lui ai dit de ne pas bouger. Elle a abandonné et je l’ai dépouillée de son arme », raconte l’auteur de l’interpellation. L’identité de la victime, tout comme les motifs de l’agression, n’ont pas été communiqués.

Multiplication des « attaques de l'intérieur »

Hasard ou coïncidence ? Pour l’heure, rien ne permet de lier les deux affaires. Mais ces « attaques de l’intérieur » se multiplient en Afghanistan, alors que les forces de l’Otan doivent se retirer du pays en 2014. Depuis le début de l’année, près de 60 soldats des forces de la coalition internationale ont été victimes d’agressions perpétrées par des hommes vêtus de l’uniforme afghan. La dernière date du 11 novembre dernier lorsqu’un soldat britannique a été tué dans la province du Helmand, à l’ouest du pays.

Ces attaques provoquent un climat de méfiance entre l’Otan et ses alliés afghans. Elles créent aussi la polémique sur les méthodes de recrutement des forces afghanes, qui préparent à la hâte le passage de relais avec les Occidentaux et ont dû augmenter leurs effectifs jusqu’à 350 000 hommes. Mais d’après certaines critiques, ce recrutement massif nuirait à la qualité de la sélection et aurait facilité l’infiltration d’éléments talibans.

Des observateurs estiment que le retrait de l’Otan en 2014 conduira à la guerre civile et au retour des talibans au pouvoir. D’autres, au contraire, considère que le rapprochement entre l’Afghanistan et le Pakistan, proche des talibans, pourrait favoriser un accord de paix et l’intégration des insurgés au gouvernement afghan.

(Avec AFP)

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