Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
C'est par la voix de son porte-parole que Hamid Karzaï a affirmé en début de semaine sa volonté d'accepter les verdicts des tribunaux. Le président afghan a donné son accord pour l'exécution de 16 prisonniers. La moitié d'entre eux ont été condamnés pour meurtre, enlèvement ou viol. Les huit autres sont, selon les autorités de Kaboul, des insurgés qui ont commis ou organisé des attentats.
L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a dénoncé la reprise des exécutions en Afghanistan. En quatre ans, un seul cas avait été recensé. Mais cette décision politique est un pari très risqué de la part du gouvernement afghan. Dans un communiqué envoyé à la presse, les talibans ont dénoncé ces exécutions. Un certain nombre de condamnés à mort sont, selon eux, des prisonniers de guerre. L'application de la peine capitale pour ces hommes ne se fera pas sans réactions de leur part. Ils ont promis de lourdes représailles contre des institutions officielles.
La décision de Kaboul semble être un obstacle supplémentaire dans la perspective de négociations entre talibans et gouvernement. Des négociations qui ne sont toujours pas au stade des préliminaires.