Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Malgré les protestations des habitants -qui estiment n'avoir pas été correctement consultés- et les nombreuses mises en garde des organisations environnementales, le barrage sur le bas Sésan, dans la province de Stung Treng, verra le jour.
Une étude menée par des ONG en 2009 estimait à plusieurs milliers le nombre de villageois qu'il serait nécessaire de reloger. Mais ausi à plusieurs dizaines de milliers les personnes qui seront affectées dans leur quotidien par la construction : perte de l'accès à la ressource halieutique, premier apport en protéines pour les populations ; perturbations dramatiques de l'écosystème ou encore altération de la qualité de l'eau, approvisionnement majeur des familles. A ce jour, rien n'est dit sur les compensations dont les riverains du projet pourraient bénéficier.
L'édification de l'ouvrage devrait s'étaler sur plus de cinq ans, avec la participation de compagnies vietnamienne et chinoise. Son coût est estimé à plus de 780 millions de dollars. Le projet s'inscrit dans la droite ligne de la politique énergétique du Cambodge. Le pays a pour objectif d'augmenter sa production nationale de moins de 1 000 megawatts à plus de 10 000 Mw. Ce barrage n'est qu'un début ; les autorités envisagent d'en construire vingt autres à travers le pays.