Le calme était précaire et n'aura duré que quelques semaines. Les violences ont à nouveau éclaté dans l'ouest de la Birmanie, dans l'Etat d'Arakane, où cohabitent deux communautés ethno-religieuses : les bouddhistes de l'ethnie rakhine et les Rohingyas, une minorité musulmane apatride, l'une des plus persécutées de la planète selon l'ONU.
Depuis dimanche dernier, près de 67 personnes ont été tuées et une centaine blessées. Environ 3 000 habitations ont été incendiées.
Depuis juin, ces affrontements ont jeté environ 75 000 personnes sur les routes, des Rohingyas pour la grande majorité. Ces derniers jours, des milliers d'autres ont été poussés à l'exode, notamment dans la périphérie de Sittwe, la capitale de l'Etat d'Arakane. « Pour l'instant, nous sommes au courant de 3 200 nouveaux déplacés qui sont arrivés dans et autour des camps de déplacés existants à Sittwe. 2 500 autres seraient en chemin », a indiqué Vivian Tan, porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Un bilan officiel fait état de 150 morts depuis le déclenchement des violences communautaires en juin. « Human Rights Watch craint que le bilan des morts ne soit beaucoup plus élevé » en se fondant notamment « sur les déclarations de témoins fuyant les scènes de carnage », a indiqué l'organisation dans un communiqué.
Pour Amnesty International, la situation est explosive, mais ce n'est pas nouveau.