Pakistan: une firme allemande consent à verser un million d'euros aux victimes de l'incendie d'une usine

Une marque allemande de vêtements à bas prix, Kik, a annoncé qu’elle dédommagerait les familles de presque 300 personnes pakistanaises, mortes en septembre dernier dans l’incendie tragique d'une usine textile de Karachi, qui fabriquait du prêt-à-porter racheté par la compagnie. Montant global de l'enveloppe : un million d'euros. Le drame avait mis au jour les conditions misérables dans lesquels travaillaient ces ouvriers.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

La marque de vêtements allemande Kik a fini par accepter de dédommager les familles des victimes. L’entreprise s’était initialement engagée à verser 500 000 dollars de compensation, autrement dit moins de 2 000 dollars pour chaque famille.

Les syndicats pakistanais se sont élevés contre ce montant, qu’ils ont jugé trop faible pour permettre aux proches des victimes de se retourner. La firme allemande a finalement revu le montant de la compensation : un millions d'euros.

L’incendie de la manufacture, au mois de septembre dernier, a été particulièrement meurtrier : près de 300 personnes ont été tuées. Le tragique accident a une fois de plus révélé l’absence totale de norme de sécurité dans les usines pakistanaises.

En cause : le manque de contrôle de l’Etat, mais aussi le laxisme des dirigeants de ces établissements, plus préoccupés par la rentabilité de leur entreprise que par la sécurité de leurs employés. L’embrasement de l’usine de vêtements, l’un des pires accidents industriels de l’histoire du pays, a également montré que les firmes occidentales qui produisent à bas prix au Pakistan ne sont pas toujours très regardantes sur les conditions de travail difficiles des ouvriers.

Un audit d’un organisme européen avait pourtant certifié quelques temps auparavant que les conditions de sécurité étaient aux normes. Mais depuis, l’enquête a révélé que le l’usine de Karachi n’avait pas de sortie de secours, que les fenêtres étaient grillagées et que le système de ventilation n’était pas adapté. Deux des propriétaires de l’usine textile sont aujourd’hui sous les verrous dans l’attente de leur procès.

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