Avec notre correspondant à Manille, Gabriel Kahn
Le gouvernement des Philippines a signé ce lundi à Manille un accord préliminaire de paix avec les rebelles musulmans du Front Moro islamique de libération (FMIL) qui pourrait aboutir d’ici trois ans à la création d’une nouvelle région semi-autonome musulmane, soumise à la charia, dans le sud de l’archipel.
Cet accord préliminaire de paix vise à mettre fin aux guérillas séparatistes islamistes qui ensanglantent depuis des années les régions de traditions musulmane dans le sud des Philippines.
Plus d’une centaine de rebelles du Front Moro islamique de libération, parmi lesquels leur président, Murad Ibrahim, étaient présents à cette cérémonie de signature ainsi que le Premier ministre de Malaisie, qui parraine ces négociations de paix.
Volonté de négocier
Au delà des discours de circonstance, tous les participants ont exprimé leur volonté de poursuivre les négociations et de parvenir à un accord de paix global avant la fin de l’année. Car le temps presse, comme l’a reconnu lors d’une conférence de presse après la signature de cet accord préliminaire le chef de l’équipe gouvernementale en charge des négociations, Marvic Leonen :
« L’accord que nous avons signé est un engagement politique de la part du président Aquino. Il tenait à obtenir un accord assez tôt pour avoir le temps de l’évaluer et de le mettre en œuvre afin qu’après la fin de son mandat, il existe cet héritage qui pourra être amélioré ».
Les rebelles du FMIL espèrent obtenir à terme, après un référendum et si possible avant la fin du mandat présidentiel de Benigno Aquino, le contrôle politique de la prochaine région semi-autonome musulmane qui doit être mise en place à Mindanao, dans le sud des Philippines.