Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Premier ministre Yoshihiko Noda sait que son parti démocrate de centre-gauche, au pouvoir depuis un peu plus de trois ans, après avoir mis fin à plus d’un demi siècle d’hégémonie du parti conservateur, s’achemine vers une défaite calamiteuse lors des prochaines élections générales.
Yoshihiko Noda remanie donc son cabinet pour limiter les dégâts. Les élections peuvent avoir lieu cette année ou au tout début de l’année prochaine. Le ministre des Finances, Jun Azumi, qui s'est contenté de suivre les instructions de sa toute puissante bureaucratie, incapable de sortir le Japon de sa déflation endémique, cède sa place à un parlementaire inconnu du grand public, Koriki Jojima.
Makiko Tanaka, la fille de l’ancien Premier ministre Kakuei Tanaka qui normalisa les relations avec la Chine il y a 40 ans, devient ministre de l’Education. Les Chinois gardent un très bon souvenir de son père. En la nommant, le Premier ministre Yoshihiko Noda veut signaler à la Chine qu’il recherche l’apaisement dans leur conflit territorial. La Chine, elle, sait que ce remaniement est pour Yoshihiko Noda son chant du cygne : il n’y a plus rien à attendre de lui car, pour les Japonais, l’expérience de centre-gauche au pouvoir est une énorme déception.