Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Vingt ans de prison. Le verdict a surpris au terme d'un procès qualifié de « politique » par les défenseurs des droits de l'homme. Yeng Virak, directeur du Clec, une importante association d'aide légale, se dit consterné à la sortie de l'audience. « C'est un choc et en même temps c'était prévisible. Il n'y a eu aucune preuve subtsantielle présentée. Ils n'ont comme preuve que la déposition d'un témoin oculaire, ce qui n'est pas admissible », dénonce-t-il.
Mam Sonando avait rejeté en bloc toutes les accusations portées contre lui. Plusieurs organisations voient dans cette condamnation un stratagème des autorités pour justifier une violente répression contre des familles engagées dans un conflit foncier, et une tentative de museler toute opposition.
Le représentant d'Amnesty International, Rupert Abbott, ne mâche pas ses mots : « C'est scandaleux ! Amnesty International a déjà dit qu'on le considérait comme un prisonnier de conscience, détenu pour l'exercice paisible de sa liberté d'expression et nous comptons faire une grande campagne en faveur de sa libération, annonce-t-il. Je pense que ce verdict s'inscrit dans un climat de détériotation de la situation des droits de l'homme au Cambodge cette année. »
Plus de 200 partisans de Mam Sonando, tenus éloignés de la Cour, ont protesté contre la sentence et ce qu'ils considèrent être une parodie de justice.