Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
L’ambiguïté de sa position devenait trop lourde à porter. Park Geun-hye, en bonne fille aînée respectueuse de la tradition confucianiste, se refusait à critiquer les excès dictatoriaux de son père pour ne pas offusquer ses électeurs conservateurs, âgés, nostalgiques d’une période où la Corée prenait son essor économique.
Mais elle se devait aussi de faire un geste envers la génération des électeurs progressistes qui se sont battus pour la démocratisation de leur pays et qui s’inquiètent d’un retour en arrière. Park Geun-hye est en baisse dans les sondages, alors qu’un nouveau candidat très populaire vient de rejoindre la course présidentielle : l’indépendant Ahn Cheol-soo, surnommé le « Bill Gates » coréen.
Elle a donc demandé pardon aux victimes des répressions menées par son père, ainsi qu’à leurs familles. Dans un discours télévisé, elle a reconnu l’existence de violations des droits de l’homme, et a déclaré : « Une vertu de la démocratie est que la fin ne peut justifier les moyens ». Des excuses très attendues qui devraient permettre de relancer sa campagne.