Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
C’est une vraie chaîne humaine qui a envahi la plage des alentours de Kudamkulam, à quelques kilomètres de la centrale. Accrochés à une corde avec de l'eau jusqu'au cou, des hommes, des femmes et des enfants refusent d’en sortir jusqu’à ce que le chargement du carburant soit interrompu, et les mesures de sécurité de l’usine ont été renforcées.
« Ce qui est arrivé à Fukushima peut arriver à Kudamkulam », affirment-ils en connaissance de cause ; cette région a déjà été balayée par le tsunami meurtrier de 2004. « Le gouvernement a constitué un comité après l’accident de Fukushima, qui a recommandé 17 mesures d’amélioration de la sécurité. A ce jour, seulement six d’entre elles ont été réalisées, rapporte G. Sundarrajan, un des militants qui a déposé un recours auprès de la Cour suprême pour empêcher ce démarrage. Alors pourquoi commencer si vite à charger le carburant ? Le problème est que les autorités n’ont pas partagé les rapports de sécurité, et qu’il n’y a jamais eu d’audition publique pour informer les villageois ».
Le gouvernement affirme qu’il pourra mettre en place les autres mesures de sécurité d’ici deux ans. Et la Cour suprême vient ainsi de l’autoriser à poursuivre le chargement de l’uranium. Le premier réacteur de 1 gigawatt devrait commencer donc à générer de l’électricité dans environ deux mois.