Cambodge: l'ex-dirigeante khmer rouge Leng Thirith bientôt libre

Au Cambodge, la seule femme parmi les anciens dirigeants khmers rouges encore en vie et jugés pour crimes contre l'humanité par un tribunal parrainé par les Nations unies, échappe à tout procès. Ainsi vient d'en décider ce jeudi 13 septembre la Chambre de première instance. Une décision sans surprise au regard du droit international.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée

La conclusion, présentée fin août du réexamen de son état de santé par des experts médicaux a été sans appel : Leng Thirith, l'ancienne ministre des Affaires sociales de Pol Pot, dont elle était la belle-sœur, souffre d'une maladie neuro-dégénérative, à priori Alzheimer, pour laquelle aucun traitement n'existe à ce jour.

L'octogénaire qui avait déclaré en audience être accusée à tort, ne peut être aujourd'hui en mesure de jouir pleinement de ses droits d'accusée à bénéficier d'un procès équitable. En la déclarant inapte à être jugée, la Cour a maintenu sa précédente décision.

Les poursuites contre elle sont suspendues mais sa libération, vendredi 14 septembre, sera assortie de conditions comme l'interdiction de sortir du Cambodge ou d'approcher les autres accusés ou toute personne appelée à témoigner à la barre et de l'obligation de notifier tout changement d'adresse au tribunal.

Leng Thirith avait été arrêtée avec son mari, Leng Sary, en novembre 2007, à leur domicile phnompenhois. Et l'ancien chef de la diplomatie khmère rouge, âgé de 86 ans et actuellement hospitalisé, risque d'emprunter la même voie de sortie que son épouse, en raison d'une santé de plus en plus défaillante.

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