Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
« J’accepte la demande de libération sous caution », a fini par déclarer le juge du tribunal d’Islamabad après une matinée d’âpres échanges entre les avocats des deux parties.
La jeune chrétienne accusée de blasphème par un de ses voisins a été emprisonnée le 16 août dernier. La jeune fille, âgée de 14 ans, et souffrant de déficience mentale selon un rapport médical présenté devant la Cour, a donc gagné sa liberté conditionnelle ce vendredi. Le montant de la caution s’élève à un million de roupies soit près de 8 300 euros. Autant dire une fortune pour la famille de Rimsha.
Si les militants des droits de l’homme se félicitent de la décision du tribunal d’accepter une libération sous caution, certains s’insurgent contre le montant exorbitant de la caution.
La semaine dernière, un événement inattendu a éclairé d’une manière nouvelle l’affaire Rimsha. L’imam du quartier ou s’est déroulée toute l’histoire a été emprisonné, accusé par des témoins d’avoir lui-même brûlé des pages du Coran pour fabriquer de fausses preuves contre la jeune chrétienne.
Une enquête est en cours pour déterminer ce qui s’est réellement passé. Mais aussi pour savoir quelles pourraient être les motivations pour monter cette histoire de toute pièce. Au Pakistan, la loi sur le blasphème est très généralement utilisée pour régler des conflits personnels, des querelles de voisinage ou simplement pour discriminer les minorités.