Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Il est très rare au Pakistan que des dignitaires religieux musulmans fassent entendre leur voix publiquement pour condamner le mauvais usage la loi sur le blasphème, qui punit de mort quiconque insulte le prophète et de prison à perpétuité ceux qui profanent le Coran. Le mollah Tahir Ashrafi, porte parole du Conseil des oulémas du Pakistan, n’hésite pas à prendre la défense de la jeune Rimsha, accusée de blasphème :
« Nous voulons que le gouvernement sorte cette fille de prison, la place en lieu sûr et la protège, demande-t-il. Si moi, Tahir Ashrafi, j’ai des droits en tant que citoyen pakistanais, alors les chrétiens pakistanais doivent avoir les mêmes droits que moi. Et enfin si la cour et les services de renseignements mettent en évidence que cette fille est innocente, alors il faut que ceux qui l’ont faussement accusée soient punis. Parce que ce sont eux qui sont en tort de s’être servis du nom du prophète et de Dieu pour fabriquer une fausse accusation. »
Le sujet reste sensible. En 2011 deux éminents hommes politiques qui s’étaient risqués à critiquer ouvertement la loi sur le blasphème ont été assassinés en pleine rue.