De notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Des organisations des droits de l’homme se félicitent du rapport demandé par le président de la République sur cette affaire. « La préoccupation du chef de l’Etat pour la jeune chrétienne est en quelque sorte son assurance vie », témoigne une militante. « Au moins avec cette médiatisation au plus haut niveau de l’Etat, elle ne peut pas être tuée sans qu’on s’en aperçoive », ajoute-t-elle.
La loi sur le blasphème punit de mort quiconque insulte le prophète, et de prison à perpétuité ceux qui profanent le Coran . Elle est régulièrement dénoncée par les organisations de défense des droits de l’homme qui y voient un instrument de persécution des minorités, ou encore une manière de régler des querelles de voisinages. Mais jusqu’ici aucun gouvernement n’a véritablement tenté de modifier le texte législatif de peur de s’attirer les foudres des radicaux.
Début 2011, le gouverneur de la province du Penjab et le ministre des Minorités religieuses qui avaient osé critiquer la loi ont été assassinés en pleine rue. Selon des organisations chrétiennes, la jeune fille arrêtée la semaine dernière souffrirait de troubles mentaux, ce que conteste la police. Rishma, cette jeune chrétienne, devrait comparaître à la fin du mois. Sa chance : son sort est désormais « sérieusement pris en considération » selon les termes mêmes de la présidence par le chef de l’Etat.