Dans ce rapport, le président birman critique les partis politiques et même certains moines bouddhistes, religion majoritaire. Selon Thein Sein, certains tiennent un discours haineux contre les musulmans bengalis, comme on appelle les Rohingyas en Birmanie.
Les Rakhines, majoritaires dans l'Etat d'Arakane, pensent constamment, écrit-il, à terroriser les musulmans bengalis qu'ils ne considèrent pas comme des citoyens.
Cette prise de position du président est inhabituelle. Au mois de juillet, il avait en effet déclaré que la seule solution pour les Rohingyas était les camps ou l'expulsion. Alors que cette minorité, non reconnue comme telle en Birmanie, y est installée depuis des siècles.
Depuis, il a créé une nouvelle commission d'enquête sur les violences dans l'Etat d'Arakane.
Mais les rares humanitaires étrangers sur place sont inquiets. Sous couvert d'anonymat, ils confient ne pas pouvoir se rendre librement en dehors de Sittwe, chef-lieu de l'Etat. Alors que 50 000 à 60 000 déplacés sont hors de la ville. Et même si des Rakhines ont été victimes de violences, les humanitaires que RFI a joints estiment que les plus vulnérables sont les Rohingyas, notamment dans le nord de l'Arakane frontalier du Bangladesh. Sachant qu'avant les violences, les taux de sous-nutrition infantile y étaient déjà de près de 20%, contre 4% dans le sud de ce même Etat.