Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Ils se sont élancés, eux aussi, pour remporter une médaille. Mais ils l’ont fait en chaise roulante ou aidés d’une personne pour guider leurs jambes faibles. Car les 120 enfants des Jeux olympiques de Bhopal sont tous handicapés, victimes d’avoir simplement bu l’eau du robinet.
Rachna Dhingra est membre du groupe d’information et d’action : « Plus de 25 000 tonnes de déchets toxiques sont toujours entreposés dans l’usine. Ces produits fuient et rentrent dans la nappe phréatique. Les enfants qui boivent l’eau des environs souffrent donc de paralysie cérébrale ou d’atrophie de leurs membres. »
La multinationale américaine Dow Chemical a racheté en 2001 le capital de la compagnie propriétaire du site de Bhopal, mais pas cette usine en tant que telle. Elle estime donc ne pas être responsable des conséquences de cet accident. L’argument est irrecevable pour les victimes.
« Nous avons besoin qu’une étude sérieuse soit faite pour savoir comment évacuer ces déchets. Cela ne demanderait pas des efforts surhumains, mais cette compagnie et notre propre gouvernement doivent se mobiliser pour le faire afin d’éviter de faire de nouvelles victimes », s'insurge Rachna Dingra.
Le Comité international olympique (CIO) a signé en 2010 un partenariat de dix ans avec Dow Chemical, et affirme soutenir la position de cette compagnie.