Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le principal défi extérieur qui se pose aujourd’hui à la Birmanie est de s’intégrer pleinement dans une région très dynamique, et qui est souvent considérée comme le futur centre de gravité économique de la planète.
Pour des raisons de proximité géographique et culturelle, il est plus logique pour le gouvernement birman de se rapprocher des pays d’Asie du Sud-Est, plutôt que de se concentrer sur le développement des relations avec des puissances occidentales lointaines dans tous les sens du terme.
C'est pourquoi la Thaïlande est le partenaire rêvé, malgré le passé ancien de guerres incessantes. Bangkok n’a jamais arrêté d’investir en Birmanie pendant le boycottage par les pays occidentaux, exploitant à son bénéfice les ressources naturelles du pays.
Du point de vue de Bangkok, il est important de rappeler aux autorités birmanes que les Thaïlandais ont toujours été à leurs côtés depuis le début des sanctions internationales en 1990. Avec la levée de ces sanctions par l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Australie, le paysage économique birman est en train d’être bouleversé. Et les firmes thaïlandaises savent bien qu’elle ne pèsent pas lourd devant les géants occidentaux.
Il reste à voir si Thein Sein, qui avait été un peu agacé en mai dernier par l’écho de la visite de l’opposante Aung San Suu Kyi en Thaïlande, en tient rigueur à la cheffe du gouvernement thaïlandais, Yingluck Shinawatra.