Aung San Suu Kyi, tenue traditionnelle jaune et écharpe vert clair, assise au milieu des députés de son parti, prenant consciencieusement des notes. L’image est forcément émouvante pour de nombreux Birmans, comme Ma Thida, journaliste au Myanmar Independant News Journal : «Tout le monde est très excité de la voir au Parlement. Et c’est très important pour notre pays, parce que sa renommée est énorme auprès de la population. Donc sa présence au Parlement aura un impact important en Birmanie. »
Au-delà des symboles, le travail d’Aung San Suu Kyi sera forcément difficile car sa formation, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), reste très minoritaire au sein des deux assemblées. Mais elle entend jouer pleinement son rôle d’aiguillon, d’autant que, selon Ma Thida, le gouvernement du président Thein Sein a tout à gagner de la caution que l’opposante pourrait donner à ses projets de loi.
« Sa présence au Parlement peut bénéficier aux deux camps. Pour le gouvernement actuel, c’est très important en termes d’image à l’égard de la communauté internationale. Quant à l’opposition, elle pourra au moins faire entendre sa voix au Parlement », explique la journaliste.
L’occasion de tester la bonne volonté de la majorité présidentielle arrivera vite. Un projet de loi censé abolir la censure préalable en matière de presse doit en effet être discuté au Parlement dans les prochains jours.