Avec notre correspondant à Islamabad, Eric de Lavarene
Il était le candidat désigné par le président Asif Ali Zardari pour remplacer le Premier ministre destitué par la Cour suprême en début de semaine.
Mais voilà, la justice pakistanaise vient de rattraper l’homme du président pour une sombre affaire d’importation illégale de drogue en 2010, lorsqu’il était ministre de la Santé.
Selon la brigade des stupéfiants, qui enquête sur cette affaire depuis plus de deux ans, Makhdoom Shahaduddin pourrait être rapidement inculpé, ainsi que l’un des fils de l’ancien Premier ministre. Le président Zardari a ainsi prévu de proposer plusieurs autres candidats devant le Parlement ce vendredi 22 juin, pour que les députés choisissent un nouveau Premier ministre.
Cette nouvelle affaire de justice contre des politiciens proches du président pakistanais témoigne de l’instabilité croissante du pays, déjà très lourdement frappé par la crise économique et par des attentats terroristes.
Selon plusieurs diplomates en poste à Islamabad, il pourrait s’agir d’un coup de force de l’armée, qui cherche à anéantir le parti en place, pour le pousser à convoquer des élections anticipées. Un parti en place dont la gestion de l’Etat serait responsable de la situation économique catastrophique.