Peu de pays s’attachent autant que les Etats-Unis à récupérer les corps de leurs soldats disparus au combat. L’ouverture de ces nouvelles zones de fouilles est donc un geste symbolique de la part du Vietnam.
D’autant que la veille, Leon Panetta était le premier secrétaire d’Etat américain depuis 37 ans, à se rendre dans le port Cam Ranh Bay, base stratégique pour les Etats-Unis pendant la guerre du Vietnam.
Au-delà des symboles, le rapprochement entre les ennemis d'hier est réel. Le chef du Pentagone et son homologue vietnamien ont décidé un renforcement de la coopération en matière de Défense, déjà évoqué dans un mémorandum signé l'année dernière.
Contrairement au souhait du gouvernement de Hanoï, Washington n’envisage, en revanche, pas encore de vente d’armes au Vietnam, pour cause de violations des droits de l’homme.
Mais chacun a intérêt à ce renforcement des liens. Washington s’inquiète de la montée en puissance de la Chine. Samedi à Singapour, Leon Panetta a annoncé une augmentation des moyens militaires maritimes américains dans le Pacifique de 50% actuellement à 60% en 2020.
De son côté, le Vietnam voit dans ce rapprochement un moyen de rééquilibrer ses relations avec un voisin chinois incontournable mais dont il craint l’hégémonie.
Cet assaut d'amabilités américano-vietnamien devrait en tous cas énerver un peu plus le pouvoir chinois qui critique déjà le redéploiement américain dans le Pacifique.