Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le Tibet est aujourd’hui plus fermé aux journalistes que la Corée du Nord. Depuis les manifestations de Lhassa en mars 2008, les autorités chinoises ont considérablement renforcé les contrôles aux frontières.
Même chose pour les touristes étrangers : difficile de randonner dans les montagnes sacrées sans être accompagné, les visas individuels sont en effet accordés au compte-gouttes et seulement à certaines périodes de l’année. Malgré cet isolement, malgré la surveillance draconienne des monastères, les immolations de deux jeunes moines, dimanche, près du temple de Jokhang à Lhassa prouvent que la contestation gagne du terrain.
Vaste coup de filet a été réalisé au sein des communautés religieuses suite à ces premières immolations de Lhassa. Six cents moines auraient été arrêtés. Selon ces mêmes sources, ce sont désormais les nomades qui seraient prêts à prendre le relais de la colère. Une femme a ainsi perdu la vie mercredi 30 mai en se transformant en torche humaine dans le canton de Barma dans la province voisine du Sichuan. Rechok avait 30 ans et trois enfants.