Avec notre correspondante à Shanghaï, Delphine Sureau
Les multiples rebondissements de l’affaire Bo Xilai avait presque fait oublier Wang Lijun, le « superflic ».
Celui qui a entrainé la chute spectaculaire de l’ex-étoile montante du Parti communiste était aux dernières nouvelles en « congé thérapeutique pour surmenage ». Une formule censée justifier sa disparition depuis le 7 février dernier. L’ancien chef de la police de Chongqing, bras droit de Bo Xilai, venait de passer la nuit au consulat américain de Chengdu. Il y aurait livré des éléments accablants sur son chef et sur sa femme, Gu Kailai, suspectée dans le meurtre d'un homme d’affaires britannique.
Selon le South China Morning Post, Wang Lijun sera donc jugé pour trahison. Il risque la peine de mort, et son procès pourrait se tenir dès le mois prochain.
Cette rapidité inhabituelle montre, d’après le journal hongkongais, que les autorités chinoises veulent régler au plus vite le scandale Bo Xilai. Avant le changement d’équipe dirigeante en Chine, qui doit débuter à l'automne.
Ainsi, les charges pesant contre Bo Xilai et son épouse pourraient être bientôt connues. Meurtre, corruption, détournement de fond, et même écoutes téléphoniques du président Hu Jintao. Le dossier est très lourd.