En annonçant sa visite ce lundi, Ban Ki-moon avait encouragé la communauté internationale à se tenir aux côtés de la Birmanie, parlant d'une réouverture sur le monde «fragile».
Il semble avoir été entendu, puisque la semaine aura été riche en annonces : l'Union européenne et le Canada qui suspendent pour un an la plupart de leurs sanctions à l'encontre de Nappidaw ; Washington qui promet la nomination rapide d'un ambassadeur ; la Banque mondiale qui se dit prête à ouvrir une représentation dans le pays, 25 ans après son départ. Et puis donc cette visite de Ban Ki-moon et Catherine Ashton, autant de gestes qui récompensent la bonne tenue des élections législatives partielles du mois d'avril qui ont vu la victoire du LND, le parti d'Aung San Suu Kyi.
Une démocratisation en marche mais il reste du chemin
Le paradoxe, c'est que ces députés sensés siéger depuis lundi au Parlement, refusent de le faire tant que le serment qu'ils doivent prêter n'est pas modifié. Il est pour eux hors de question de jurer la «sauvegarde» d'une constitution qui donne énormément de pouvoirs aux militaires et qu'ils ont prévu d'amender. La situation pour le moment est donc bloquée, même si Aung San Suu Kyi semble confiante.
De fait, les Etats-Unis sont eux restés prudents, cette semaine ils ont refusé de lever leurs principales sanctions, pour garder un moyen de pression. Car si la démocratisation du pays a effectivement commencé, elle est loin d'être achevée.