Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La sûreté du nucléaire civil sud-coréen est remise en question. Quatre responsables ont été arrêtés : l’un d’eux est accusé d’avoir vendu à un fournisseur local les documentations techniques de joints à neutrons fabriqués par Areva. Un an plus tard, les composants copiés étaient montés sur deux réacteurs.
Lundi 23 avril, un responsable de la centrale de Gori a été condamné à trois ans de prison : il avait volé des composants nucléaires usagés et les avait rafistolés puis revendus comme pièces neuves. En mars, une panne dans la même centrale a été cachée pendant un mois aux autorités de sûreté.
Greenpeace estime que ces manquements montrent que l’industrie nucléaire coréenne est hors de contrôle. La Corée du Sud opère 21 réacteurs, et les voix anti-nucléaire, quasi inexistantes avant Fukushima, se font de plus en plus entendre.
Cette série noire constitue aussi un coup dur pour les ambitions exportatrices du pays. En 2010, après la vente de quatre réacteurs à Abu Dhabi, Séoul affirmait vouloir s’emparer d’un cinquième du marché mondial d’ici 2030. L'objectif semble désormais très lointain.