Birmanie: marge de manoeuvre étroite pour la députée Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi est élue. Les résultats officiels sont enfin tombés. La commission électorale birmane a annoncé que la LND, le parti d'Aung San Suu Kyi, avait remporté 40 sièges sur les 45 en jeu. C'est moins que ce que le parti d'opposition avait revendiqué dès dimanche 1er avril. La Dame de Rangoon va donc faire son entrée au Parlement. Ce sera son premier mandat électif depuis le début de sa carrière politique en 1988, une carrière marquée par de nombreuses années passées en résidence surveillée. Mais sa marge de manœuvre, dans ce Parlement qui n’a pas beaucoup de pouvoir, risque de ne pas être très importante.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre

La LND, le parti d’Aung San Suu Kyi, occupera une petite fraction du Parlement puisque 7% des sièges seulement étaient en jeu. Pas de quoi concurrencer les militaires en uniforme dans ce Parlement. Pas de quoi concurrencer, non plus, les membres du parti des anciens militaires, qui avait raflé la majorité des sièges lors de la dernière élection de 2010.

Cette petite fraction de sièges qui reviendra à la LND ne sera pas suffisante pour réviser la Constitution birmane. Or, la révision de la Constitution, jugée antidémocratique par Aung San Suu Kyi, est un des points clés de son programme politique.

Ses amis comptent sur ses talents de diplomate, sa force de persuasion pour trouver des alliés au sein du Parlement, particulièrement chez les représentants des minorités ethniques. Aung San Suu Kyi, elle-même, est lucide sur sa future marge de manœuvre.

Elle rappelle souvent qu’un des buts de sa participation à cette élection partielle, ce n’était pas seulement d’entrer au Parlement, mais aussi d’éveiller la conscience politique de son peuple.

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