TGV chinois: nouveau scandale sur la ligne

Le TGV Pékin-Shanghai, 1 318 kilomètres de rails à cheval sur quatre provinces, n’en a pas terminé avec les scandales. La ligne à grande vitesse a déjà couté son poste début 2011 à l’ancien ministre des Chemins de fers Liu Zhijun, accusé d’avoir reçu 800 millions de yuan de pots-de-vin. Un nouveau rapport paru ce lundi 19 mars 2012 indique que quelques 490 millions de yuan, soit près de 59 millions d’euros de fonds destinés à compenser les expropriations de terrains sur le tracé, ont été détournés.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Le nouveau rapport du bureau national d’audit de Chine (CNAO) porte le montant de la fraude à près de 45 000 euros du kilomètre. C’est plus du double que le chiffre mentionné dans un précédent rapport publié l’an dernier par le Bureau national des statistiques. Là encore, la plupart de ces détournements concernent des indemnités d’expropriations non payées.

On comprend dès lors mieux ce que disait le directeur de la propagande du rail chinois lors de l’inauguration de la ligne au printemps dernier : « Le peuple et les villes on beaucoup soutenu la création du TGV. On n’a jamais été aussi vite en matière de démolition et de relogement des personnes. Le train est certes un investissement mais il a le soutien de tous ».

Un soutien acheté parfois très cher. 40 millions de yuan du fond de compensation aurait ainsi été « retenus », selon la terminologie officielle, par le comité de développement économique du district de Jiangning à Nankin. Plus grave encore, selon le rapport, 340 millions de yuan auraient terminés dans les poches de responsables de l’arrondissement de Beichen à Tianjin. Des sommes astronomiques à l’échelle d’un chantier pharaonique. A la date du 31 mai dernier, plus de 650 fournisseurs de matériels et près de 1 500 équipes de chantier n’avaient toujours pas été payés. Le montant des arriérés dépasseraient les 990 millions d’euros.

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