Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
L’attentat dans la province de Helmand en Afghanistan, qui a coûté la vie à six soldats, britanniques ravive le débat en Grande-Bretagne sur le retrait des troupes avant la date annoncée de 2014.
Dans le village où se trouve le régiment des jeunes militaires tués mardi soir, au-delà de l’émotion, les habitants ont d’abord exprimé leur surprise. Car les pertes dans la province d’Helmand avaient diminué de façon significative en 2011. Mais ils ont aussi à nouveau montré leur colère et leur incompréhension face à un conflit qui continue à tuer trop de soldats depuis trop longtemps.
« Cette guerre n’est pas notre guerre et nos boys devraient rentrer maintenant ». C’est le message adressé par les Britanniques et les familles de militaires servant à Helmand au gouvernement de David Cameron. Un appel que le Premier ministre ne connaît que trop bien et auquel il a répondu avec toujours le même argument : « La mission des troupes britanniques vise à protéger notre sécurité nationale et réalise d’importants progrès pour construire un Afghanistan qui tienne debout sur ses deux pieds ».
Leur retrait est donc maintenu entre la fin 2012 et 2014, même si nombre d’experts militaires craignent déjà que les talibans n’attendent en fait que le départ des troupes de l’Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord) pour renverser le gouvernement afghan.