Afghanistan: plusieurs morts dans les manifestations contre le Coran brûlé

Au moins neuf Afghans ont été tués ce mercredi 22 février et une trentaine blessés par balle dans des manifestations en Afghanistan contre l'incinération, la veille, d'exemplaires du Coran dans une base militaire américaine. Washington s'est confondu en excuses pour un acte « inconvenant », tout en plaidant l'« erreur ».  

Avec notre correspondante à Kaboul, Marie Normand

Des manifestations aux cris de « Mort à l'Amérique » s'étendent à plusieurs localités afghanes. D'abord à Bagram, autour de la base militaire américaine où de nombreux documents religieux, notamment des Corans, ont été incinérés, dans la nuit de lundi à mardi.

Malgré les excuses du commandant des forces de l'Otan mardi, les manifestations redoublent de violence. A Jalalabad, à l'est de la capitale, un millier d'étudiants bloquent également les principaux axes routiers. C'est là que les affrontements avec les forces de sécurité sont les plus violents.

La police dit avoir la situation sous contrôle à Kaboul. Le dispositif de sécurité a en tout cas été renforcé pour faire face à l'afflux de manifestants sur la route qui longe les camps militaires gérés par les militaires étrangers. Ces installations essuient des jets de pierre depuis ce mercredi matin.

Les protestataires ont aussi incendié des voitures, saccagé des magasins. Plusieurs journalistes afghans ont été pris à partie, par les manifestants mais aussi par la police qui a roué de coups un caméraman. Une autre manifestation, violente aussi, a eu lieu près du Parlement, à Kaboul, où les débats ont été dominés ce mercredi matin par l'incident de Bagram.

La plupart des ONG et l'ambassade américaine ont fermé leurs portes par mesure de sécurité. On se souvient qu'en avril dernier, des employés étrangers de l'ONU avaient été tués dans des manifestations de colère similaires, liées à l'autodafé d'un Coran par un pasteur aux Etats-Unis.

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