Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Silence on réprime ! Depuis le 23 janvier, les préfectures autonomes d’Aba (Ngaba) et de Ghanzi (Gardze) où se sont produites les violences meurtrières sont totalement verrouillées. Barrages routiers, contrôles d’identités et fouilles des véhicules, il est désormais impossible d’accéder au plateau tibétain par la route. A deux reprises, une équipe de l’AFP a ainsi été invitée à rebrousser chemin, escortée par des véhicules des forces de l’ordre.
Une première fois, les policiers ont évoqué des risques liés aux « chutes de neige ». Une autre, un « glissement de terrain » qui aurait empêché les journalistes étrangers d’aller plus loin. L’agence Reuters a reçu le même accueil. Preuve de la fébrilité des autorités, à Chengdu des agents en civils quadrillent le quartier tibétain. La capitale du Sichuan est pourtant située à 15 heures de routes des zones sous couvre-feu, mais il est très difficile de discuter avec les habitants et « le climat de crainte est palpable » témoigne là encore, un journaliste de l’AFP.
Dans cette vaste région tibétaine qui borde le Tibet, la police aurait ouvert le feu au moins à trois reprises sur les manifestants cette semaine, tuant entre trois et dix personnes selon les associations pro-tibétaines. Au Tibet même, Padma Choling le président de la région autonome a invité les cadres et les forces de l’ordre à renforcer leur vigilance dans les villages et les monastères.
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