C'est un peu la suite logique de la précipitation diplomatique de ces derniers mois. Les ministres des Affaires étrangères des principaux pays occidentaux - Etats-Unis, Grande-Bretagne et France - se sont succédé à Rangoon et Naypidaw, auprès de l'opposante historique Aung San Suu Kyi et auprès du gouvernement birman et ils en ont rapporté la conviction d'une évolution incontestable du régime qu'il fallait bien évidemment soutenir et accompagner.
Aujourd'hui la question des Européens n'est pas tant de savoir s’il faut lever les sanctions, mais à quel rythme il faut les lever et quels sont les critères qu'il faut respecter, c'est-à-dire les avancées réalisés en matière de « liberté d'expression », ou la « libération des prisonniers politiques ». Certains Européens sont plus prudents ou plus méfiants que d'autres. Mais tous s'accordent en tout cas sur le principe qu'il faut immédiatement répondre en envoyant des signes d'encouragement, à mesure des progrès enregistrés.
Et c'est donc de cela qu'il s'agit. En avril se tiendront des élections partielles. Aung San Suu Kyi pourrait être élue au Parlement et ce pourrait être l'occasion d'un nouveau pas important dans la normalisation des relations entre les pays de l'Union et la Birmanie. D'ici-là, les Européens ont décidé d'accomplir ce geste de nature à satisfaire à ce stade quelques notables du régime.