Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Juste un procès express, pendant les fêtes de fin d’année comme pour le Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo en 2009. C’est à nouveau en catimini que la Chine condamne des opposants. Les dix ans de prison auxquels vient d'être condamné le cyberdissident Chen Xi est l’une des plus lourdes peines prononcées en Chine pour des motifs politiques.
Chen Xi, 57 ans, qui avait participé au mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, retourne en prison pour avoir publié sur internet 36 essais contre le parti unique et soutenu des candidats indépendants aux élections locales. Il avait été arrêté le 29 novembre dernier.
Chen Xi a déjà passé 13 ans de sa vie derrière les barreaux pour subversion du pouvoir de l’État. Un terme fourre-tout utilisé pour juger les opposants.
Chen Wei, un autre ancien de Tiananmen, a été condamné vendredi dernier à 9 ans de prison. L’activiste a été arrêté en février après avoir appelé sur le net à soutenir les révolutions arabes.
Depuis cette date, la Chine renforce la répression de ses dissidents. Elle a à nouveau écroué la semaine dernière le célèbre avocat des droits de l’homme Goa Zhisheng, accusé d'« avoir violé les règles de sa mise en liberté conditionnelle ».
La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé le 26 décembre 2011 les autorités chinoises « à libérer toute personne détenue pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression ».
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À consulter :
Lunettes noires pour M. Chen. Article du blog Encres de Chine de Stéphane Lagarde, correspondant RFI à Pékin.