Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, est catégorique : le stade de l’arrêt à froid est atteint par les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. Un peu plus tôt, l’opérateur Tepco (Tokyo Electric Power) a estimé que les conditions d'un arrêt à froid (procédure qui permet des opérations de maintenance) étaient remplies, à savoir que la température de la cuve des réacteurs reste de façon stable sous une température de 100° et que les émissions radioactives sont sous contrôle.
Réponse des experts indépendants : tout ce qu’a réussi à faire Tepco, c’est rétablir les systèmes de refroidissement en posant dans une course de vitesse, à même le sol, des pompes, des conduites en caoutchouc ou en acier qui peuvent geler ou éclater durant l’hiver.
Les réacteurs de la centrale de Fukushima sont dans un état épouvantable. Les cœurs de trois d’entre eux ont fondu. Des fuites sont avérées au niveau des cuves et des enceintes de confinement. Les réacteurs sont trop endommagés pour pouvoir décréter leur arrêt à froid. Et les rejets radioactifs de la centrale restent inquiétants.
Tout ce bricolage pour reprendre le contrôle de la centrale, assurent les experts, risque à tout moment de s’écrouler en cas de nouveau séisme de forte puissance.
Les températures au fond des cuves des réacteurs 1 à 3, les plus endommagés, étaient passées sous 100 degrés entre août et septembre, et ont été maintenues à ce niveau grâce à l'installation de systèmes de refroidissement en continu.