Avec notre correspondant à Seoul, Frédéric Ojardias
« Grands-mères, nous vous aimons. S’il vous plaît, restez en bonne santé », crient les manifestants, venus malgré le froid polaire devant l’ambassade du Japon à Séoul. Kim Duck-jin est un militant des droits de l’homme. « C’est un jour très important. C’est pourquoi tellement de gens sont venus ! Nous devons montrer aux « grands-mères » que nous ne les oublions pas ».
Les « grands-mères », ce sont les dernières femmes de réconfort survivantes. Une vingtaine sont venues, emmitouflées dans d’épaisses couvertures, et assises devant la tribune où se relaient les orateurs : artistes, militants, politiciens. « Le Japon devrait avoir honte », lance cette directrice d’association. Eun-ji, 30 ans, explique pourquoi elle est venue. «Je veux juste que [les Japonais] reconnaissent leurs crimes de guerre ! Parce qu’ils ne l’ont jamais fait, au contraire de l’Allemagne. Hélas, je pense qu’ils se contentent d’attendre que toutes ces femmes décèdent ».
Jeonah Kim a travaillé comme bénévole pendant cinq ans dans un refuge d’anciennes femmes de réconfort. « [Cette manifestation] est bien sûr un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Parce que ces violences ont toujours lieu aujourd’hui, dans ce pays et dans le monde. C’est cela qui est vraiment important. Cela dépasse la question de l’ambassade du Japon et des excuses ».