Depuis la fin des combats en 2009, le pouvoir s'arrange pour que ce héros de la guerre civile, qui a vaincu les rebelles tamouls et mis fin à trente ans de conflit, regrette amèrement d'avoir manifesté des ambitions politiques et menacé le pouvoir de la famille Rajapakse.
Au sortir de la guerre, Fonseka avait cru pouvoir jouer « la carte de la démocratie ». Il avait présenté des candidats aux législatives. Lui-même s'était présenté à la présidentielle contre le chef de l'Etat sortant.
L'affaire avait tourné au fiasco et, depuis, il est soumis à un harcèlement judiciaire permanent. L'ex-général quatre étoiles a été dégradé, sa solde a été suspendue et il purge actuellement une peine de trente mois de prison pour corruption.
Mais cette nouvelle condamnation a été prononcée pour un motif extrêmement sérieux, et certainement effrayant pour les autorités sri-lankaises.
Sarath Fonseka qui était au front au moment des faits a, en effet, clairement accusé le ministre de la Défense d'avoir ordonné l'exécution des chefs de la rébellion dont la reddition avait été négociée, lors des derniers combats au mois de mai 2009, et d'être prêt à en témoigner devant un tribunal international. Le ministre en question c'est Gotabhaya Rajapakse, le frère du président. Et le pouvoir sri-lankais ne sait plus comment se débarrasser des soupçons qui pèsent sur sa victoire.