C'est la première comparution en cour martiale d'un commandant en chef de l'armée sri-lankaise. C'est dire la menace ressentie par le pouvoir sri-lankais face au général Sarat Fonseka. Aujourd'hui, il en paye le prix fort. Il a été reconnu coupable et la cour a déclaré qu'il devait être dégradé : quarante années au service de l'armée sri-lankaise effacées.
Après lui avoir retiré sa liberté de mouvement et sa liberté de citoyen, c'est à présent à sa dignité nationale que s'en prend la cour martiale sri-lankaise.
Tout auréolé de ses victoires, le héros de la guerre contre l'insurrection tamoule a cru pouvoir jouer sa propre carte politique lorsque, l'année dernière, il a présenté sa candidature aux élections anticipées convoquées par le président sortant Mahinda Rajapakse.
Le pouvoir au Sri-Lanka est une affaire de famille
Mais le pouvoir, au Sri Lanka, c'est une affaire de famille. Du coup, c'est tout l'échaffaudage patiement édifié à Colombo, qui en a été ébranlé. Et la réaction du pouvoir a été à la mesure de la menace. Pas question de se laisser dépouiller par les urnes du bénéfice de la victoire militaire.
A l'évidence, la traduction en cour martiale du général Fonseka n'est pas adaptée aux chefs d'accusation qui l'ont conduit devant la justice. C'est donc un jugement qui sera contesté par les partisans du général (et il n'en manque pas), qui a été rendu vendredi 13 août 2010 à Colombo