Sri Lanka : le général Fonseka rayé de l'armée

L'ancien chef de l'armée du Sri Lanka, candidat malheureux lors de l'élection présidentielle au début de l'année, a été jugé coupable de s'être engagé en politique avant d'avoir quitté l'armée. Sarat Fonseka avait pourtant démissionné de l'armée avant de se présenter lors du scrutin de janvier 2010. Mais le pouvoir s'est acharné sur cet adversaire politique maintenu en détention depuis le mois de février et qui, à l'évidence, menaçait l'équilibre du pouvoir à Colombo.

C'est la première comparution en cour martiale d'un commandant en chef de l'armée sri-lankaise. C'est dire la menace ressentie par le pouvoir sri-lankais face au général Sarat Fonseka. Aujourd'hui, il en paye le prix fort. Il a été reconnu coupable et la cour a déclaré qu'il devait être dégradé : quarante années au service de l'armée sri-lankaise effacées.

Après lui avoir retiré sa liberté de mouvement et sa liberté de citoyen, c'est à présent à sa dignité nationale que s'en prend la cour martiale sri-lankaise.

Tout auréolé de ses victoires, le héros de la guerre contre l'insurrection tamoule a cru pouvoir jouer sa propre carte politique lorsque, l'année dernière, il a présenté sa candidature aux élections anticipées convoquées par le président sortant Mahinda Rajapakse.

Le pouvoir au Sri-Lanka est une affaire de famille

Mais le pouvoir, au Sri Lanka, c'est une affaire de famille. Du coup, c'est tout l'échaffaudage patiement édifié à Colombo, qui en a été ébranlé. Et la réaction du pouvoir a été à la mesure de la menace. Pas question de se laisser dépouiller par les urnes du bénéfice de la victoire militaire.

A l'évidence, la traduction en cour martiale du général Fonseka n'est pas adaptée aux chefs d'accusation qui l'ont conduit devant la justice. C'est donc un jugement qui sera contesté par les partisans du général (et il n'en manque pas), qui a été rendu vendredi 13 août 2010 à Colombo

Partager :