Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Impossible de savoir si Cheng Guangcheng a pu se procurer un gâteau et des bougies pour célébrer ses 40 ans ce samedi 12 novembre 2011 à Dongshigu. Voilà maintenant plus d’un an que la ferme du petit village de la province du Shandong (est) où il réside est surveillée jour et nuit. Caméras et gardiens empêchent tout contact entre cette famille et l’extérieur, en dehors de tout cadre légal.
C’est ce que veulent dénoncer les internautes qui ont fait du cas Chen Guangcheng un symbole des détentions arbitraires en Chine. La campagne sur internet est suivit par des visites sur le terrain. Des expéditions qualifiées sur les microblogs de « tourisme aventure dans le Shandong », car le voyage n’est pas sans risque.
« La dernière fois, ils nous sont tombés dessus à 300 », raconte ainsi un internaute. Qu’a cela ne tienne, d’autres « visites » sont annoncées par les pétitionnaires ce samedi. « Il y a désormais quatre type de gens en Chine : Les menteurs, les sourds, les muets et les complices », affirme l’écrivain Murong Xuecun dans une tribune publiée par le New York Times vendredi, faisant allusion aux molosses qui l’ont refoulé de Dongshigu.
En représailles a cette campagne sur internet, certaines expressions utilisant les caractères Guang et Cheng sont désormais bannies des moteurs de recherche selon le China Digital Times. « Guang » en chinois veut dire « lumière » et « Cheng » signifie « honnêteté ».