Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zilberman
Une loi contre le terrorisme a toujours quelque chose de suspect en Chine. Elle concerne principalement le Xinjiang, province du nord-ouest à forte minorité ouïghoure, ces musulmans de langue turque qui expriment de plus en plus violemment leur rage contre le gouvernement chinois. Leur violence dénonce une répression religieuse et une discrimination économique.
Pour Pékin, cela pouvait s'appeler jusqu'à ce week-end de l'extrémisme, séparatisme, terrorisme ou bien encore atteinte à la sûreté de l'Etat, notion appliquée aux dissidents. La nouvelle loi se rapproche désormais des critères internationaux. En 2001, la Chine avait reçu la bénédiction de l'administration Bush ; aujourd'hui il faut plus. Les organisations terroristes, qui seront désormais listées, sont toutes affiliées au parti islamique du Turkéstan, basé au Pakistan voisin et que la Chine accuse de fomenter la violence au Xinjiang.
Or, pour lutter contre cette menace ouïghoure, que les experts indépendants ne jugent pourtant pas si menaçante, Pékin a besoin non seulement des services secrets pakistanais déjà acquis, mais aussi des pays du Golfe, de l'Allemagne et de l'Occident.