Lundi 24 octobre, le président philippin Benigno Aquino a décidé d’attaquer les rebelles, accusés d’avoir tué une trentaine de soldats en une semaine. Le principal groupe de séparatistes musulmans est le Front islamique de libération Moro (MILF), qui compte près de 12 000 combattants. Ils réclamaient à l’origine un Etat indépendant musulman dans le tiers sud des Philippines, pays majoritairement catholique, mais affirment désormais se battre pour l’autonomie.
L’aviation philippine a bombardé lundi et mardi un village isolé sur l’île de Mindanao, où les combattants islamistes sont retranchés depuis la semaine dernière. Ce sont les premiers bombardements dans cette région depuis 2008.
L’armée traque notamment une centaine de musulmans que les autorités qualifient de « bandits ». Ils ne répondraient plus au commandement du MILF, et seraient surtout impliqués dans des prises d’otages.
Ces confrontations interviennent alors que des négociations pour un accord de paix entre les rebelles du MILF et Manille ont repris au printemps 2011. Le gouvernement et les rebelles négocient depuis 1997 pour mettre fin à un conflit qui remonte aux années 1960, a fait plus de 150 000 morts et a chassé de chez eux plus de 2 millions d’habitants du Sud.