Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Selon les sources américaines, Atiyah Abd al-Rahman, d’origine libyenne, a été tué au Waziristan le 22 août 2011 par un drône de la CIA. Une méthode héritée de l’administration Bush et que Barack Obama a continué à utiliser pour se débarrasser du leadership d’al-Qaïda, même si cela crée des tensions avec le gouvernement pakistanais. Islamabad n’a été informé qu’à postériori de la mort de al-Rahman.
La disparition de celui-ci est considérée par Washington comme un sérieux coup porté à l’organisation islamiste. Les fichiers électroniques saisis à Abbotabad après la mort de ben Laden ont montré les liens étroits qui l’unissaient à Atiyah Abd al-Rahman qui lui servait d’agent de liaison avec les affiliés d’al-Qaïda. C’est lui par exemple qui avait transmis à ben Laden la demande de la direction d’al-Qaïda dans la Péninsule arabique de nommer l’imam Anwar al-Awlaki à la tête du groupe, en raison de la popularité de ses sermons sur Internet. La demande toutefois avait été rejetée.
Ben Laden et al-Rahman avaient également discuté de proposer un accord au Pakistan : les insurgés cesseraient leurs attaques dans le pays en échange de la protection de leurs dirigeants qui se cachent dans les montagnes. Al-Rahman était devenu le numéro deux après la mort de l’Egyptien Cheikh Saïd al-Masri tué l’an dernier lui aussi par un missile de la CIA.