Le Japon crée un fonds d'indemnisation des victimes de Fukushima

Le Japon s'est doté d'une loi, ce 3 août 2011, lui permettant de créer un fonds pour indemniser les victimes de Fukushima. Tepco, l'opérateur privé de la centrale nucléaire, ne peut pas faire face. Le même jour, les autorités britanniques ont annoncé la fermeture de l'usine de retraitement de Sellafield qui fabriquait du MOX (Mélange d'oxydes) notamment pour plusieurs réacteurs japonais.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles 

Jusqu’ici, pratiquement  aucune indemnité n’a été versée aux riverains évacués de la centrale nucléaire de Fukushima, aux agriculteurs, aux pêcheurs, aux éleveurs de vaches qui ont tout perdu dans l’accident nucléaire. Certains ne supportant pas des fermetures d’exploitations agricoles se sont suicidés.

Depuis l’accident de mars 2011, le gouvernement japonais et Tepco, l’opérateur de la centrale, se livraient à une épreuve de force financière. Ni l’un ni l’autre ne voulait prendre à sa charge le coût énorme des indemnisations. Le gouvernement a fini par créer cet organisme semi-public pour éviter que Tepco ne tombe en faillite. Il s’agit, par le biais de ce fonds, de pouvoir indemniser les victimes jusqu’au jour où Tepco sera en mesure de rembourser l’argent avancé par l’Etat.

Ce fonds est créé au moment où des niveaux de radioactivité potentiellement mortelle de 10 000 millisieverts par heure sont détectés dans une conduite de la centrale de Fukushima. Du combustible fondu en provenance du réacteur n°1 se serait répandu dans la conduite.

L'accident a contraint plus de 80.000 personnes à évacuer les environs de la centrale nucléaire dans un rayon de 20 km. Et soumis d'autres zones situées à plusieurs centaines de km au nord et au sud de Fukushima à de fortes radiations.


Les autorités britanniques ont annoncé, également ce 3 août 2011, la fermeture de l'usine de retraitement de Sellafield (côte nord-ouest de l'Angleterre). L'agence gouvernementale chargée de la gestion du site estime que la catastrophe de Fukushima va avoir un impact sur les contrats avec le Japon. Sellafield fabriquait notamment du MOX pour plusieurs réacteurs nucléaires japonais. Le MOX (Mélange d'OXydes) est un conbustible fabriqué à base d'uranium appauvri et de plutonium. 800 emplois sont concernés à Sellafield.

En France, l'usine de retraitement de la Hague extrait du plutonium des déchets nucléaires. Une partie est ensuite utilisée pour fabriquer du MOX notamment pour plusieurs réacteurs japonais.  

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