Chine : le Xinjiang à nouveau en proie à la violence

Quatre « suspects » tués par la police lors de nouvelles violences ce dimanche après-midi dans la ville de Kashgar, au Xinjiang. L’agence Chine Nouvelle indique que quatre autres suspects auraient été arrêtés lors d’affrontements dans lesquels dix passants et trois policiers ont été blessés. Un nouvel incident qui intervient au lendemain d’une attaque meurtrière dans cette ville de la région autonome ouïghour à l’extrême ouest de la Chine.

Avec notre correspondant en Chine, Stéphane Lagarde

Dans la soirée de ce samedi 30 juillet, deux assaillants armés de couteaux s’en sont pris aux passants. Bilan : 8 morts et 28 blessés. On ne sait pas encore ce qui a motivé ces deux attaques, qui intervienennet dans une région régulièrement en proie aux violences interethniques entre ouighours musulmans et turcophones et han, l'ethnie majoritaire du pays.

 La ville est bouclée

L'agence de presse Chine Nouvelle a d’abord fait part d’une explosion tuant trois personnes dont un policier, avant de changer de version. Il s’agirait bien désormais d’une attaque menée par des «émeutiers» selon les termes employés par l’agence officielle. «On a cru au début que c’était une explosion, mais il s’agissait de coups de feux» a précisé l’un des producteurs de la chaîne d’Etat CCTV. Preuve que nous ne sommes bien là en présence d’affrontements violents. Mais les informations sont très difficiles à obtenir dans cette région aux confins de la Chine à la frontière avec l’Asie centrale.

Selon les témoignages qui se multiplient sur les «weibos», les microblogs chinois, la ville de Kashgar -Kashi en chinois- est bouclée. « Je viens de voir passer des ambulances et les forces anti-émeute, écrit une internaute, avant d’ajouter : la route est désormais fermée, je rentre à pied à l’hôtel ». « Les hauts parleurs appellent les habitants à rentrer chez eux », précise un autre message à 19 h, heure locale.

Tout semble indiquer qu’il s’agit du prolongement de l’attaque de samedi soir dont les autorités ont donné un compte rendu particulièrement dramatique : deux hommes qui s’emparent d’un camion à un feu rouge, puis le dirigent sur la foule d’une rue près d'un marché de nuit, avant d’agresser les passants au couteau. Cette version a été contestée par l’un des porte-parole du Congrès ouïghour mondial, le siège de la dissidence en Allemagne, selon lequel la plupart des victimes de l'attaque de samedi soir seraient des membres des forces civiles de sécurité.

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